Lupus érythémateux systémique : étude monocentrique de 151 cas - 22/05/17
Résumé |
Introduction |
Le lupus érythémateux systémique (LES) est une maladie auto-immune fréquente caractérisée par un grand polymorphisme clinique. L’objectif de notre travail était de préciser le profil épidémiologique, clinique, biologique, thérapeutique et évolutif de cette affection.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective intéressant les patients atteints d’un LES (critères de l’ACR) et suivis dans le service de médecine interne de l’hôpital Habib Thameur de Tunis.
Résultats |
Nous avons colligé 151 patients répartis en 12 hommes et 139 femmes. L’âge moyen au moment du diagnostic était de 39,62 ans [9–74 ans]. Un facteur déclenchant est noté dans 34,9 %. Cinq patients avaient des ATCD familiaux de LES. L’atteinte cutanée à type de photosensibilité, érythème en vespertilio, lupus discoïde et ulcération buccale était observée respectivement dans 71,81 %, 55,7 %, 19,46 % et 5,37 % des cas. L’atteinte rhumatologique était observée dans 76,51 %. Les manifestations respiratoires sont dominées par l’atteinte pleurale (24,16 %) et la pneumopathie interstitielle (14,77 %). L’atteinte cardiaque était objectivée chez 45 (3 %) malades. La péricardite était présente dans 32 cas à type de tamponnade dans deux cas. La myocardite était constatée chez 13 cas. L’endocardite de Libman-Sacks non recherchée systématiquement est retrouvée chez deux malades. Les atteintes rénales sont notées chez 65 malades (43 % des cas), elles surviennent dans la plupart des cas au cours de l’évolution. La protéinurie est quasi-constante et le syndrome néphrotique est observé dans 70 % des cas, l’insuffisance rénale est notée dans 30 % des cas. Une prédominance des classes III et IV dans respectivement 21,6 et 28,5 %. Les manifestations neuropsychiatriques étaient présentes chez 75 patients. Il s’agit essentiellement d’une atteinte du système nerveux central 97 % des cas. L’atteinte hématologique est très fréquente, à type de leucopénie (33,56 %), lymphopénie (27,52 %), thrombopénie (20,81 %) et anémie hémolytique (4,6 %). L’atteinte digestive est rare et dominée par la pancréatite lupique dans neuf cas. Cinquante-sept patients ont présenté des pathologies associées, il s’agit le plus souvent d’un syndrome de Sjögren dans 26 cas, un syndrome des anti-phospholipides dans 20 cas, une sclérodermie dans16 cas, une polyarthrite rhumatoïde dans six cas. Les AC antinucléaires et anti-ADN natif sont positifs respectivement dans 117, et 122 % des cas. Le traitement utilisé était à type d’anti-paludéens de synthèse (80,54 %), corticoïdes (76,5 %), cyclophosphamide (28,19 %), azathioprine (8,7 %), mucophénolate mophétyl (8 %) et méthotrexate (3 %). Deux cas ont bénéficié d’anti-CD20 (rituximab). Le LES a évolué, dans 60 % des cas, par poussées essentiellement cutanéoarticulaire, rénale et hématologique. Nous déplorons 12 décès. Les principales causes de mortalité étaient : l’activité de la maladie et la survenue de complications infectieuses.
Conclusion |
Cette étude souligne la fréquence du LES en Tunisie, sa gravité en raison essentiellement de l’atteinte rénale, cardiovasculaire et des complications infectieuses favorisées essentiellement par la corticothérapie.
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Vol 38 - N° S1
P. A173 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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